
Pierre-Yves Normand, producteur bio quimpérois de chanvre possède cinq hectares, répartis sur Ergué-Gabéric, la Torche et Riec-sur-Belon. Ce petit-fils d'agriculteur, président de l'association, « Bretagne chanvre développement » oeuvre à refaire des essais de culture de transformation de chanvre. La culture du chanvre a été autorisée à partir de 2008, au plan européen. En Bretagne, ils sont une quinzaine de producteurs à cultiver cette plante aux multiples utilisations.
Huiles essentielles, isolants, cordes et voiles
L'avantage du chanvre est qu'il pousse sur tout type de sol, sans rajout d'engrais étant donné qu'il « s'auto-défend naturellement des prédateurs » fait remarquer Pierre-Yves qui rappelle que « tout est bon à récupérer sur la plante ». Les fleurs distillées donnent d'excellentes huiles essentielles et cosmétiques, « riches en oméga 3 et 6, bénéfiques pour la peau ». La matière sèche sert d'alimentation pour le bétail et la tige transformée en copeaux, mélangée à de la chaux devient « un excellent isolant pour les bâtiments ». D'ailleurs, dés le XVII e siècle, le chanvre était utilisé dans les équipements de navires, « pour les cordes et les voiles avec une fibre indigeste pour les rongeurs ». Autre exploitation du chanvre, il constitue un papier de très grande qualité. « La fibre très résistante à l'humidité et à l'eau a servi à créer des billets de banque et des manuscrits (bible). Ceux fabriqués avant 1 850 se sont parfaitement conservés ».
Commerce interdit
Le chanvre a connu son heure de gloire avec un commerce actif qui s'est développé entre les ports d'Europe. « Chaque paysan possédait son lopin de terre. Il y a eu la magie du chanvre avec une production régionale conséquente entre Caen et Nantes. ». L'après Première Guerre mondiale a stoppé cet élan. « Les États-Unis ont interdit le chanvre, privilégiant l'exportation du coton et du nylon ».
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